Le nouveau pacte sur l'asile et la migration : un défi majeur pour les valeurs européennes
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Cette phrase porte en son sein l’argument ultime de tout débat sur l’immigration, que ce soit en Belgique, en France ou ailleurs en Europe. Pourtant, comme le soulignent Pierre Tevanian et Jean Charles Stevens dans leur essai commun, elle ne fait sociologiquement pas sens. Elle incarne en effet le symbole de décennies de préjugés et d’incompréhension des phénomènes migratoires, dans leur diversité et leur complexité.
Le nouveau pacte européen sur la migration et l’asile représente un « éventail de mesures législatives et opérationnelles » dont l’objectif est de mettre en place une réforme globale de la politique européenne en la matière. Si les discussions ont débuté à la suite de la « crise de l’accueil » de 2015, la précédente législature européenne a fait face à des désaccords importants qui l’ont empêchée de mener ce projet à terme. Cependant, après l'obtention d'un accord politique le 20 décembre 2023, le pacte a été approuvé par le Parlement européen et par le Conseil.
En ce sens, POUR LA SOLIDARITÉ-PLS propose ici de revenir sur les points tournants de ce nouveau pacte qui entrera en vigueur à partir du 12 juin 2026.
Ce dossier a pour vocation de remettre au premier plan de son analyse une approche mesurée, juste et solidaire des questions migratoires. En effet, il est nécessaire de comprendre les enjeux à l’œuvre lorsque l’on s’intéresse à l’immigration puisque, malheureusement, la lecture du nouveau Pacte sur l’Asile et la Migration laisse transparaitre, de façon flagrante, une non-compréhension des réalités migratoires européennes et une certaine volonté de faire de l’Europe une forteresse infranchissable.