Synthèse
La transition énergétique représente une opportunité majeure pour la relance de l’investissement en Europe. Encore faut-il s’entendre sur que peuvent recouvrir ces investissements. Si l’éolien et le photovoltaïque ont constitué la plus grande partie des investissements énergétiques les années passées, atteignant un pic de 80 milliards d’euros investis au total en 2011, mais en net recul depuis, les enjeux de la transition énergétique concernent de nombreux autres secteurs.
L’efficacité énergétique peut ainsi générer le plus grand volume et le plus important gisement d’emplois associés, à travers principalement la rénovation énergétique des bâtiments. Des investissements dans la chaleur renouvelable et les réseaux de chaleur, dans la mobilité et les transports collectifs ainsi que dans la sylviculture , l’agriculture et l’économie circulaire sont aussi attendus pour répondre aux objectifs de lutte contre le changement climatique, premier enjeu environnemental de la transition énergétique. Selon la Commission européenne et l’Agence internationale de l’énergie, plus de 100 milliards d’euros d’investissements par an seraient nécessaires au niveau européen pour atteindre des objectifs climatiques ambitieux.
100 milliards par an, c’est aussi le montant annoncé par Jean-Claude Juncker pour relancer l’investissement en Europe au cours des trois prochaines années. Cependant les investissements à réaliser pour la transition énergétique ne peuvent être lancés comme un programme de grands travaux. La plupart sont décentralisés et doivent être financés par de multiples acteurs : entreprises, collectivité mais aussi ménages propriétaires de logements. Accélérer l’investissement dans la transition énergétique signifie d’abord de s’inscrire dans des objectifs volontaristes et partagés pour une Union de l’énergie en Europe. C’est aussi adosser cette Union à la mobilisation d’outils de financement alliant instruments innovants et renforcement des capacités d’intervention de la Banque européenne d’investissement.
Malgré son urgence, une relance de l’investissement dans l’énergie ne doit cependant pas faire oublier la nécessité du débat démocratique pour faire les choix les plus pertinents pour la collectivité. Le débat national sur la transition énergétique a constitué un tournant majeur pour ouvrir ces questions au grand public en France. Un « Green new deal » européen constitue une nouvelle occasion de prolonger ce débat.