Alors que les négociations battent leur plein à Bruxelles autour du futur budget européen, la protection de la biodiversité doit devenir une priorité. Un rapport co-signé par plusieurs ONG, dont le WWF, appelle à des mécanismes budgétaires plus ambitieux et mieux ciblés pour faire de la nature une vraie priorité politique.
Vers un budget axé sur la performance et les objectifs environnementaux
D’ici juillet 2025, l’Union européenne doit présenter son prochain cadre financier pluriannuel (CFP) – c’est-à-dire le budget à long terme de l’UE, qui fixe les grandes priorités de dépenses pour les années à venir. Cette fois, la Commission européenne veut que l’argent européen serve plus directement à atteindre des objectifs concrets, notamment pour protéger et restaurer la nature.
Chaque pays devra proposer un plan d’action avec ses projets et investissements. Mais pour que cela fonctionne vraiment, des ONG comme WWF et BirdLife Europe rappellent qu’il manque encore près de 200 milliards d’euros pour atteindre les objectifs fixés en matière de biodiversité d’ici 2030.
Elles proposent donc plusieurs solutions concrètes :
- Garantir un budget minimum pour la biodiversité dans chaque plan national ;
- Refuser de financer les projets qui nuisent à l’environnement ;
- Suivre les résultats réels des investissements, pour s’assurer qu’ils ont un vrai impact positif sur la nature ;
- Conditionner les fonds européens au respect des lois environnementales.
En clair, il s’agit de faire en sorte que chaque euro public contribue à la protection de la biodiversité, au lieu de continuer à financer, parfois encore aujourd’hui, sa destruction.
Mettre fin à la concurrence entre la nature et les autres priorités
Jusqu’ici, la biodiversité a souvent été noyée dans d’autres priorités comme le climat ou l’économie verte. Le rapport demande un budget clairement identifié pour la nature, avec des moyens dédiés. Il encourage aussi à utiliser davantage des solutions basées sur la nature, comme des zones humides pour lutter contre les inondations.
Enfin, il insiste sur l’importance de renforcer les moyens des collectivités locales, pour qu’elles puissent concevoir et gérer efficacement ces projets. Sans cela, les financements risquent de rester lettre morte.