Réunis à Genève jusqu’au 14 août, près de 180 États tentent de conclure un traité international juridiquement contraignant contre la pollution plastique. Mais face aux divisions profondes entre pays producteurs et partisans d’une réduction à la source, l’accord tant attendu reste incertain.
Chaque année, plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites, dont une grande partie finit dans la nature. Microplastiques dans les océans, les sols, l’air… et désormais dans le corps humain : la crise est globale et touche tous les écosystèmes. Depuis 2022, l’ONU pilote un processus inédit pour établir un traité contraignant qui couvrirait l’ensemble du cycle de vie du plastique.
Des négociations à haut risque
Le cycle final des négociations se tient à Genève. Mais l’ambition du texte reste compromise par de profondes divergences. La Coalition de la haute ambition (UE, Rwanda, Canada…) plaide pour des mesures fortes de réduction de la production. À l’inverse, des pays producteurs comme l’Arabie saoudite ou la Chine défendent une approche basée sur le recyclage et le volontariat. Les discussions s’enlisent, et les observateurs redoutent un accord au rabais.
ONG, scientifiques et citoyens appellent à un traité fort, fondé sur des obligations contraignantes: interdiction des plastiques à usage unique, régulation des substances toxiques, écoconception, et application du principe pollueur-payeur. À Genève, la société civile joue un rôle de pression indispensable pour éviter un texte vide de sens.
Genève : dernière chance pour agir
Cette session pourrait être la dernière opportunité d’agir de manière coordonnée face à une pollution devenue incontrôlable. Si aucun compromis n’est trouvé, le risque est grand de voir s’installer une régulation à plusieurs vitesses, loin des enjeux climatiques, sanitaires et de justice globale. L’Europe, moteur des négociations, est attendue pour faire le lien entre ambition écologique et équité internationale.