L’article souligne que ces entreprises ont pu consolider leur position dominante grâce à des stratégies telles que les fusions et acquisitions, l’intégration verticale, et des collaborations industrielles. Cette concentration du marché a permis aux ABCCDs de manipuler les prix et de tirer parti de crises telles que la pandémie de Covid-19 et l’invasion russe de l’Ukraine pour maximiser leurs profits.
Les régulateurs, notamment en Europe, ont été critiqués pour leur inaction face à cette situation. En effet, malgré l’augmentation des plaintes pour comportements anticoncurrentiels contre ces entreprises, les autorités européennes de la concurrence ont approuvé presque toutes les fusions et acquisitions impliquant les ABCCDs depuis 1990. La récente approbation de la fusion de 34 milliards de dollars entre Bunge et Viterra par la Commission européenne, sans enquête approfondie, a suscité des préoccupations quant à la capacité des régulateurs à limiter le pouvoir de ces géants du marché.
Face à cette situation, l’article appelle à une réforme profonde du cadre de la concurrence, mais aussi à un changement de paradigme économique plus large. Il plaide pour une économie fondée sur des principes de décroissance et de décolonisation, afin de démanteler les structures qui favorisent la concentration du pouvoir corporatif et de garantir une distribution plus équitable des ressources alimentaires mondiales.