Ce 1er juillet 2025, le Danemark a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne qui sera axée sur une Europe « sûre, compétitive et verte ». Une mission décisive alors que l’UE doit définir, dans les prochains mois, sa trajectoire climatique pour la prochaine décennie.
Un agenda européen sous tension
Le temps presse pour la présidence danoise : Bruxelles a lié l’objectif de 2040 à l’objectif climatique des Nations unies pour 2035. Chaque signataire de l’Accord de Paris est tenu de soumettre ses « contributions déterminées au niveau national de troisième génération » en septembre. Ces plans d’action nationaux permettent à chaque pays de fixer une feuille de route climatique à l’horizon 2035. Cependant, avec le ralentissement estival des gouvernements nationaux, ce calendrier intense semble presque impossible à suivre pour le Danemark.
Ce mercredi 2 juillet, la Commission européenne a dévoilé sa proposition de loi : il prévoit une réduction de l’empreinte carbone de 90 % par rapport aux niveaux d’émissions de 1990, d’ici 2040. Cet objectif, moins ambitieux que celui initialement envisagé, sera étudié dans les semaines à venir avant un vote prévu à la rentrée.
Les crédits carbones : une stratégie pour convaincre
Faire émerger un consensus est loin d’être simple : plusieurs pays ont alerté sur les conséquences économiques des mesures climatiques et demandé des aides financières. Pour les convaincre, l’exécutif européen a dû introduire des flexibilités : à partir de 2036, les États membres pourront compenser jusqu’à 3 % de leurs émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets de réduction de CO₂ hors UE via des crédits carbone internationaux. Si ces mécanismes facilitent le consensus, ils suscitent aussi des critiques, certains dénonçant une échappatoire aux efforts concrets de réduction des émissions sur le sol européen.
Le pari danois
Le Danemark, souvent en tête sur les questions climatiques, joue une partie de sa crédibilité. Pour asseoir son leadership, le pays met en avant ses politiques agricoles ambitieuses, comme l’instauration d’une taxe carbone spécifique au secteur.
Face à l’urgence climatique, l’Union européenne doit trouver un compromis qui préserve l’ambition environnementale sans sacrifier la justice sociale. La transition ne pourra réussir que si elle est partagée, inclusive et soutenue à tous les niveaux.